Stanislas KROWICKI Lancier du 24ème Régiment de la 1ère DB Polonaise

Stanislas KROWICKI Lancier du 24ème Régiment de la 1ère DB Polonaise

Le modeste témoignage de soldat

Je m'appelle Stanislas KROWICKI, je suis ou du moins j'ai été polonais je suis né en Allemagne à LIBECK et j'habitais la région de SOKOLNIKI par la force des choses ma mère comme beaucoup de gens à l'époque travaillait en Allemagne comme travailleur saisonnier.

        En 1937 à 17 ans voyant la montée du nazisme et la quasi-obligation de travailler ou d'être enrôlé à court terme  dans l'armée allemande, j'ai décidé contre la volonté de ma mère de venir en France car mon oncle et ma tante qui était également ma marraine habitaient en Lorraine à Hagondange, je suis donc parti sachant que mon plus jeune frère s'occuperait d'elle. La traversée de l'Allemagne fût pour moi un révélateur de ce qui allait se passer, j'ai été frappé par le matériel militaire que l'on voyait partout dans les gares sur des trains et le nombre de gens en uniformes partout.

 

        En France, jusqu'en 1940, je travaillais dans des fermes comme commis puisque c'est le seul métier que je connaissais, cela m'a  permis de vivre et d'apprendre le français parlé.

 

        Début juin 1940 au regard des événements et de l'appel du Général SIKORSKI  pour créer une brigade de volontaires polonais embryons d'une armée polonaise, âgé de 19 ans je me suis donc engagé le 9 juin 1940 un peu plus tard que mes camarades à mon grand regret à cause d'une fracture du bras, à l'époque cet engagement fut pour moi un devoir mais aussi un désir d'aventures et de découvertes, mais la barbarie de la  guerre et surtout celle-ci m'a ramené très vite à une réalité brutale.

 

        La débâcle commençait et nous avions dû traverser une partie de la France à pied METZ à COETQUIDAN en subissant les bombardements et l'exode de la population avec des équipements très rudimentaires, nous dormions dans des fermes ou à la belle étoile, c'était l'été nous étions jeunes et insouciants.

 

        Arrivé à  COETQUIDAN la  vie militaire a commencé, j'ai été intégré au 7ème régiment d'infanterie de la 3ème Division en cours d'instruction, là nous avons reçu des tenues mais nous n'avons pas eu le temps d'entrer en action la France venait de capituler.

 

        Nos supérieurs devant la situation nous ont donné deux choix possibles l'un de retourner à la vie civile, l'autre d'essayer de gagner l'Angleterre et de poursuivre la lutte.

 

        La plupart d'entre nous, moi compris, avons décidé de continuer le combat pour une raison très simple nous ne voulions pas être obligés d'être enrôlés dans l'armée allemande et bizarrement c'était notre plus grande peur. Après plusieurs jours d'errance, c'est aussi là sur une place où nous nous sommes regroupés que j'ai sympathisé avec un camarade  Boleslav SOBOLEWSKI de Lorraine et habitant pas très loin de mon oncle et de ma tante. Malgré l'attente d'un navire, dans l'angoisse et les bombardements nous avons pu enfin embarquer le 21 juin 1940. La traversée fut houleuse à cause des avions allemands mais la chance était avec nous et nous avons touché le sol anglais.

 

             Ensuite nous avons regagné GLASGOW puis DOUGLAS et BIGGAR dans le LANARKHIRE, là  nous avons été équipés comme l'armée anglaise ce qui m'a frappé à l'époque c'est que ce  pays nous semblait apparemment calme et paisible il faut dire que nous étions à l'écart des zones de guerre (bombardés).

 

         Puis en octobre de nouveau nous avons été transférés à ARBROATH  dans l'ANGUS, je me souviens des longues gardes le long des côtes en ECOSSE mais là nous nous sentions utiles, et notre passe temps favori était la chasse aux lapins nous étions devenus des professionnels de la cuisine au lapin sous toutes ses formes, il faut dire que nous nous occupions comme nous le pouvions.

 

           Du fait de mes aptitudes aux tirs au fusil ou sur mitrailleuse, j'ai été affecté au 24ème Lancier 2ème escadron (pour la petite histoire l'escadron avait été surnommé l'escadron des français)  peloton de commandement en tant que tireur chargeur sur tourelle, mon copain Boleslav lui à rejoint le même régiment comme pilote de char dans le même escadron mais au 2ème peloton, cela ma changé la vie car les entraînements, les manœuvres les formations étaient fréquentes et intensives et nous devions pouvoir remplacer à tous moments un membre de l'équipage composé de 4 ou 5 personnes suivant le type de char (1 chef de char, 1 pilote, 1 co-pilote et mitrailleur, 1 opérateur radio et 1 tireur chargeur de tourelle*) le peloton était composé de quatre chars, de 1941 à 1943 nous avions des chars anglais type Valentime puis des Crusader, ensuite à partir de fin 1943 nous avons été équipé de Sherman et il a donc fallu se réadapter au nouveau matériel et c’est là aussi que notre organisation s’est figé jusqu'à notre arrivé en France.

* Dans ma fonction de tireur chargeur et après chaque manœuvre ou plus tard les combats, nous devions remettre en état notre char révision  matériels réapprovisionnement en munition  et pour moi c’était de régler et d’aligner  le canon et la mitrailleuse de tourelle <technique du cordot>.

 

      C'est en mai 1944 que j'ai senti que notre vie allait changer lorsque nous avons reçu l'ordre de rejoindre BRIDLINGTON dans le YORK, mais ce n'était qu'une étape, et nous avons été très déçus lorsque nous avons appris que le 6juin le débarquement avait eu lieu sans nous et que nous nous étions pas encore rentrés dans l'action.

 

       Puis le 16 juillet de nouveau l'ordre de bouger et de regagner la région d'ALDERSHOT, et le 29 juillet nous embarquions dans le port de LONDRES cette fois c'était pour nous le jour J. La traversé fut sans encombre par rapport au souvenir que je garde de quatre années en arrière.  

 

       Enfin le 2 août on débarque près d'ARROMANCHES  plus exactement à l'embouchure de la SEULLES dans le petit port de COURSEULLE SUR MER, ensuite nous nous sommes regroupés à BUHOT.

 

 

          Le 8 ou 9 août en fin de matinée ou en début d''après-midi je ne me souviens plus exactement, mais pour moi la guerre commence et c'est  un jour de chance également, alors que nous devions partir en reconnaissance avec notre officier commandant le peloton le lieutenant (S/Lt) S.CHYBA, notre char piloté par W.POLAN tombe en panne, nous sommes donc immobilisé (d'autant plus que c'est le seul incident que j'ai eu sur nos différents chars d'affectation pendant toute la campagne) l'officier devant la situation décide de nous quitter avec le radio STAFIJ  pour partir sur un autre char du peloton et ils  seront tous tués, aujourd'hui je mesure que la vie peut tenir à pas grand-chose. Mon ami Boleslav SOBOLEWSKI faisant partie du 2ème peloton, apprenant la nouvelle a cru que nous étions  morts, et quelques heures plus tard lorsque le char a été réparé et que nous avons regagné l'escadron mon copain Boleslav a pleuré de joie en nous revoyant sains et saufs. Après cet épisode tragique j'ai été affecté au 3ème peloton 1er char.

 

Une autre chose nous a marqué c'est que beaucoup d'officiers et de sous-officier pendant cette période surtout en Normandie mais aussi en Hollande étaient la cible des snipers embusqués.

 

             Le 14 août à AISSY c'est  mon copain qui s'illustre suite à une erreur de bombardement des américains une bombe met le feu aux bâches de camouflage de nos chars, Boleslav, lui aussi sans réfléchir et au péril de sa vie va arracher les bâches en feu évitant ainsi la propagation aux munitions et l'explosion en chaîne de nos matériels et évita  des pertes humaines pour rien.  

 

             Le 18 août, je crois, alors que mon  escadron s'arrête en bordure d'un bosquet d'arbres au bord d'une route encaissée près de Mesnil Girard pour faire le ravitaillement et profiter de manger un morceau, avant l'attaque sur Chambois. Nous avions arrêté les moteurs de nos chars et j'ai entendu des bruits de moteurs et de chenilles en mouvement alors que mes camarades n'avaient rien remarqué, je scrute autour de moi par acquis de conscience et j'aperçois une colonne constituée de blindés Jagdpanther et Panther, sans réfléchir et sans rien dire à personne pour ne pas perdre de temps je monte sur notre char à la grande surprise de mon chef de char le sergent WAWRZYNIAK et de  mes camarades POLAN (Wladyslaw) le pilote et le co-pilotes,  je manœuvre pour détruire le char de tête et de queue afin d'immobiliser la colonne et de permettre à mon peloton et à l'escadron  de se mettre en ordre de bataille et de détruire l'ensemble de la colonne, ce qui a permis à mon escadron de sortir sans perte humaine et matériel de cette escarmouche.

 

    Cet acte m'a valu une décoration, c'est là  aussi pour la première fois que je voyais des hommes mourir sous mes yeux, en Angleterre c'était des cibles sans vie et en général ce que l'on détruisait était à distance et on ne se rendait pas compte de la mort sur le moment.

 

Ensuite nous poursuivons c'est la fameuse percée sur FALAISE - CHAMBOIS du 17 au 20 août les combats sont très durs. Notre escadron était engagé sur CHAMBOIS et nous avons fait la jonction avec  les américains , ce que je me souviens c'est l'odeur très forte de la poudre, le bruit incessant et assourdissant de nos tirs et des tirs adverses, on tiraient à vue tellement il y avait d'engins ennemis, j'ai vu des camarades d'autres chars qui avait été touché sortir et se faire tué parce qu'ils étaient complètement désorientés et au lieu de se diriger vers nous ils allaient du coté des allemands pour être tués, à d'autres moment nous étions obligés de passer sur des fantassins allemands pour les tuer car ils ne se rendaient pas et nous tiraient dessus, c'était un cauchemar. Après la bataille sur la route D16 nous avons été obligé de nous frayer un chemin par mis les innombrables décombres de matériels et les cadavres qui jonchaient le sol dans une puanteur indescriptible du à la décomposition des hommes et des animaux notamment des chevaux, d'ailleurs depuis cette époque j'ai un dégoût et une aversion à manger de la viande chevaline.

 

          Ensuite nous avons eu une petite période de repos, j'étais considéré dans mon escadron comme l'écureuil car plutôt que de troquer des babioles, je préférais grenouiller dans les fermes notamment en Normandie ou les gens plus qu'ailleurs étaient très heureux de nous ravitailler car nous venions d'être leurs libérateurs et ç'était leur façon de nous remercier et parce que nous étions polonais ; rareté, il faut dire dans cette région,  pour moi en plus je renouais avec mes racines entre fermiers  malgré la barrière de la langue on se comprenait et c'est comme ça que j'ai constitué des petites réserves de nourriture, il est arrivé à plusieurs reprises que nous soyons sans vivre pendant plusieurs jours et mes camarades savaient qu'ils pouvaient compter sur moi et les habitants des campagnes normandes pour les dépanner.

   Extrait des chroniques de QUINCAMPOIX Vers 7 heures, le 31 août, un grondement sourd venant du sud : le bruit d'une armée mécanisée qui se met en route, bruits de chenilles, de moteurs, de sirènes, de chars et les premiers soldats alliés se pointent. Surprise : ce ne sont pas des Américains, ni des anglais mais des soldats qui parlent français avec un accent campagnard rappelant la Normandie : les Canadiens. Les régiments Mont Royal, Maisonneuve, la Chaudière sont là, des Ecossais, des Canadiens anglophones, des Britanniques, des Belges, même des Polonais. Dans la ruée victorieuse, les unités se bousculent un peu, croyant la fin de la guerre et la victoire toutes proches. Pour nous aussi, nous pensions à la fin de la guerre imminente, au retour des prisonniers. Le défilé des unités alliées continue sur la route de Neufchâtel : ils avaient du chocolat, des cigarettes, de l'essence, on les accueillait chaleureusement, on leur offrait à boire. On sonne les cloches à tour de bras.

         

          Nous sommes repartis direction ABBEVILLE et nous avons traversé la SEINE à  CRIQUEBEUF le 1er Septembre de nuit par le pont que notre génie à construit et à baptisé VARSOVIE, nous avons contourné ROUEN par QUINCAMPOIX, via NEUCHATEL, c'est là

 

que nous découvrons pour la 1ère fois les plates formes de lancements des V1 qui ont fait tant de dégâts en Angleterre et que des soldats allemands se rendent sans lutte, ce dernier périple en  Normandie pour mon escadron jusqu'en Picardie fût sans encombre.

 

        Nous quittons la Normandie et entrons en Picardie et la baie de la Somme par ABBEVILLE, les combats pour notre escadron recommencent à blangy EN TERNOISE ou nous avons du tirer sur des colonnes de blindés qui ont fui, même chose près de SAINT OMER, nous libérons la ville et les habitants la aussi nous témoignent leur gratitude avec beaucoup de chaleur mais eux sont moins étonnés de voir des polonais car la région du Nord à une très forte concentration de compatriote.

      Puis nous entrons en Belgique par YPRES, à THIELT c’est de nouveau des combats assez durs et les gens malgré les dangers de la bataille nous font des ovations sur notre passage aux périls de leur vie c’était très poignant. A GAND après la prise de la ville et pour sa défense nous restons un peu pour refaire le ravitaillement en munition. 

 

  

 

Photo avec le Lancier Stanislas KROWICKI sur la tourelle, complétant les munitions de son char Sherman en obus de 75mm  et pouvant accueillir jusqu'à 97 munitions de ce type sans compter les munitions des deux mitrailleuses Browning de 7,62 mm, une dans l'axe du canon de la tourelle et une à l'avant coté du co-pilote.

 

  

 

 

 

 

 

        Le 19 septembre nous repartons  et nous entrons en HOLLANDE à HEIKANT, nous nous arrêtons de nouveau à TEMSCHE SUR ESCAUT pour plusieurs jours pour compléter nos équipements.

 

        Je me souviens de notre première permission  depuis 1943 avec mon ami Boleslav nous sommes partis en Lorraine redevenu française en partie  pour revoir nos familles respectives moi, mon oncle et ma tante à défaut de pouvoir retourner en Pologne voir ma mère et mon frère et pour cause après les Nazis se sont les Staliniens qui occupaient maintenant mon pays. Arrivé en Lorraine plus exactement à Maizière Les Metz ou habitait la mère de Boleslav nous nous sommes retrouvés dans une situation bizarre car les Allemands étaient encore là à quelques centaines de mètres, nous nous revoyons de nouveau 4 ans en arrière, la plupart des gens avaient évacué de la zone de combat et les Américains attaquaient pour prendre la ville, mais là aussi la chance nous accompagnait car nos familles étaient toujours là bien vivantes quel bonheur et quel soulagement !!!!!

 

        De retour de permission nous sommes engagés dans le secteur de ZONDEREJGEN, MOERDIJK, BREDA que nous libérons le 30 octobre, après le bocage normand c'est là que nous livrons les plus durs combats et ou la peur de la mort c'est fait sentir de façon plus intense, car en plus de l'acharnement du au désespoir des soldats allemands sentant la fin proche puisque maintenant nous étions aux portes de leur pays. Il y avait un temps très maussade et les champs inondés volontairement et pour nous la boue était le pire de tout car nous risquions d'être embourbés et par voie de conséquence de servir de cible facile pour l'ennemi.

 

      A MAAS-TETRINGEN-OOSTERHOUT en HOLLANDE ou nous sommes de nouveau en stationnement, on nous a remis nos médailles pour nos fait d 'armes c'est là également que l'on a remplacé les chars Sherman avec un canon de 75mm par des chars à canon de 76mm et compléter les pelotons en effectifs, c'est là que  **POKRYWKA Jerzy nous a rejoint comme pilote vers le 13/12/44.

 

** POKRYWKA Jerzy (13/12/44 au 2ème escadron pilote) ou POKRZYWKA Ludwig (8/4/45 2ème escadron commandement) nous a  rejoint en Hollande car avant notre débarquement, ils  étaient dans l'armée allemande.  

 

Notre mission principale, maintenant, c'est de l'appui et notre escadron a rejoint le régiment canadien du Manitoba Dragons c'est pour nous moins de stress après les durs moments près de ZONDEREJGEN, MOERDIJK & BREDA. Puis de nouveau tout notre régiment se retrouve à OOSTERHOUT ou nous y sommes restés de janvier à avril 1945.

 

Le 8 avril nous entrons en Allemagne sans problème particulier mais ça ne dure pas et le 20 près de ASCHENDORF - PAPENBOURG nous engageons nos derniers combats difficiles avec les Allemands fanatique et ce qui nous a étonné c'est de voir  l'extrême jeunesse des combattants et faisant partie de la marine, après ce dernier épisode nous remontons sur WILHELMS - HAVEN pour participer à l'attaque du port et c'est à BOKEL ou nous faisions une halte que le 4 mai on a appris l'ordre de cesser le feu.

 

Dans toute cette campagne ce qui nous a marqué particulièrement sauf bien sur en Allemagne avant la fin de la guerre c'est la joie intense des gens dans les villes, les villages et les hameaux de nous voir quand nous traversions ils comprenaient que pour eux la guerre se terminait et que la liberté revenait, ça nous remettait du baume au cœur pour repartir au combat.

 

           En septembre 1946 le 4 très exactement je suis démobilisé à LILLE, mon camarade lui devra attendre encore 6 mois car les démobilisations se faisaient par ordre alphabétique.

 

          Je suis retourné en LORRAINE  chez mon oncle et ma tante, déçu de ne pouvoir retourner en Pologne, vu la nouvelle situation politique mais avec l'espoir de pouvoir le faire dans quelques années, c'est pourquoi je n'ai pas adopté tout de suite la nationalité française j'ai attendu 1967 pour devenir un français à part entière et fier de l'être. Autre paradoxe j'avais un permis de conduire militaire que je n'ai pas voulu faire valider dans le civil au contraire de Boleslav qui lui a senti que l'automobile deviendrait un moyen de déplacement incontournable, mes racines de petit fermier m'on bouché les yeux à l'époque et je n'ai à ce jour toujours pas de permis de conduire.

 

          Boleslav (Bolek pour les intimes) SOBOLEWSKI au fil du temps pendant toute la campagne de France jusqu'en Allemagne et devenu pour moi presque un frère et réciproquement pour lui, tant et si bien que lorsque nous avons regagné la vie civile nous sommes toujours restés amis fidèles et avons complété notre complicité en associant quelques années plus tard nos épouses respectives en devenant les marraines de nos garçons aînés et plus tard encore d'assister aux mariages respectifs de nos aînés et de nos benjamins ma fille pour moi et son second  fils pour Bolek. Hélas mon ami, des heures sombres et des jours heureux est  décédé le 7 Juillet 2001.

 

 

 

 



24/11/2007
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